Est-il si difficile pour un étudiant de trouver un appartement à louer dans une ville ? Comment contourner les obstacles ?

Ce n’est un secret pour personne, une fois l’euphorie de « parcours sup » passée pour nos jeunes étudiants, le parcours du combattant commence pour eux : trouver un appartement à louer.

Plusieurs hypothèses :

Le CROUS

Il permet de bénéficier directement d’une location (du studio au F2 en fonction de la situation familiale de l’étudiant).

  • Les logements sont attribués prioritairement sur des critères sociaux, selon un indice calculé à partir des revenus et de la composition de la famille ainsi que l’éloignement du lieu d’études.
  • Cette attribution est faite en fonction des ressources et des charges de la famille de l’étudiant. Les chances d’avoir un logement sont plus importantes pour les étudiants ayant un échelon de bourse élevé.

Le CROUS ou l’école peut également fournir à l’étudiant une liste de propriétaires privés, ayant des biens à louer. Ce sont majoritairement des chambres chez l’habitant.

LA LOCATION D’UN STUDIO OU F1

Le marché est à ce point déséquilibré en France qu’il est extrêmement difficile de trouver le logement de ses rêves. Dans les grandes villes, avec des campus importants, à chaque bien mis sur le marché, ce sont des dizaines de jeunes qui se précipitent pour déposer un dossier. Dans ces conditions, les propriétaires peuvent librement attribuer le bien aux jeunes qui apparaissent comme les plus solvables.

LA COLOCATION D’UN BIEN ACCUEILLANT DE 2 A 5 ETUDIANTS

Cette solution a des vertus certaines. Au-delà de lien social créé entre étudiants, elle permet de bénéficier d’une offre complémentaire aux petites surfaces et d’avoir des niveaux de loyers un peu inférieurs, tout en bénéficiant de prestations plus qualitatives. A noter parfois quelques réticences des voisins à voir « débarquer » dans leur immeuble une ribambelle joyeuse.

Qu’en est-il de la solidarité entre colocataires ?
En cas de bail commun à tous les colocataires, s’il comporte une clause de solidarité, le colocataire qui donne son préavis reste obligé de payer les dettes de la colocation. Le colocataire reste tenu de payer les loyers et charges dus jusqu’à la fin de son préavis si un nouveau colocataire le remplace. S’il n’a pas de remplaçant, le colocataire reste tenu du paiement des loyers et charges dus jusque 6 mois après la fin de son préavis. Les obligations de la personne qui s’est portée caution pour le colocataire sortant cesse dans les mêmes conditions.

L’ACHAT DE L’APPARTEMENT

C’est parfois une solution retenue par les parents pour y loger leurs enfants. Si telle est la situation, le jeune ne pourra pas bénéficier de l’APL. Cela suppose également que les parents disposent d’une surface financière suffisante pour investir. Même si les prix du marché sont élevés, au-delà de la solution apportée au jeune, elle permet aux parents de consolider leur patrimoine.

TROUVER LA PERLE RARE

Pour trouver la perle rare, les sources sont potentiellement nombreuses :

  • Sites internet spécialisés comme « seloger », « leboncoin », « ouest France immobilier »…,
  • Facebook : passer des annonces de recherche ou s’inscrire sur des groupes spécifiquement créés pour cela,
  • Les agences immobilières qui font de la gestion. Ne pas oublier que certains professionnels autres font de la gestion à titre accessoire : les notaires ou les huissiers par exemple.

Ces professionnels de l’immobilier respectent des critères de solvabilité, parfois imposés par les propriétaires. Ne pas oublier non plus que la location via un professionnel est soumise à des frais. Ils ont été réglementés par la loi Alur, ils sont plafonnés de 8€ le m² dans les zones non
tendues à 12€ dans les zones les plus tendues. Peuvent s’y ajouter des frais de visite et d’état des lieux.

Concernant les loyers, dans les grandes villes notamment, le loyer des locations d’habitation principale vides et meublées est encadré à la relocation sauf rares exceptions. En conséquence, lorsqu’un locataire quitte les lieux, le propriétaire ne peut pas fixer librement le loyer applicable au nouveau locataire.

Les exceptions à l’encadrement du loyer sont devenues plus restrictives puisque pour les baux signés depuis le 1er janvier 2020, les travaux ne justifient un déplafonnement du loyer que si la performance énergétique du logement est suffisante tandis que pour les baux signés depuis le 1er janvier 2021, la performance énergétique minimale est également requise en cas de déplafonnement du loyer pour cause de sous-évaluation.

LES AIDES

Différentes aides existent pour accompagner ces jeunes, tant pour solvabiliser le dossier (caution) que pour les aider à faire face aux loyers.

  1. APL étudiant
    Conditions d’accès :
    • Etudiant français ou étranger avec un titre de séjour valide,
    • La location concerne la résidence principale et respecte les critères de logement décent,
    • Pas de lien de parenté avec le propriétaire bailleur
    • Ressources (salaire et bourse) inférieures aux plafonds définis.
  1. Mobili-Jeunes
    Ce service, proposé par Action Logement, pour les étudiants en alternance, permet une prise en charge de loyer allant de 10€ à 100€ par mois, pour une durée d’un an. Elle est cumulable avec l’APL.
  1. La caution « VISALE »
    Visale est un dispositif d’Action Logement destiné aux étudiants n’ayant pas la possibilité d’avoir un garant pour soutenir leur dossier. Il s’adresse à tous les étudiants majeurs de moins de 30 ans indépendamment de leurs ressources financières.
    C’est une caution gratuite pour les étudiants.
    Certains professionnels rechignent parfois à accepter cette garantie du fait qu’elle est difficile à actionner si le jeune locataire ne paye pas son loyer.
  1. La caution des parents
    Elle consiste, généralement pour les parents, à se porter garants de leurs enfants, c’est-à-dire à cautionner l’engagement de payer le loyer en cas de défaillance du jeune locataire. Comme dit le proverbe : « qui cautionne paie ». En cas de difficulté, les parents devront payer à coup sûr.

ETRE SELECTIONNE

Quelques règles de bon sens (au-delà de la situation du jeune ou de ses parents), s’imposent pour être sélectionné par un propriétaire :

  • Faire un dossier de présentation. Qui suis-je ? Quel est mon parcours ? Quelle est mon ambition à la fin de mes études ? Si je dois suivre mes études quelques années au même endroit, c’est un plus vis-à-vis d’un propriétaire qui aura la quasi-certitude de la location pendant la période d’études du jeune.
  • Avoir des recommandations. Par exemple, un propriétaire qui vous a loué un bien et qui vous recommande pour votre solvabilité et votre sérieux.
  • Avoir fait un pré-dossier d’aides.
  • Montrer un contrat de travail partiel ou argumenter le fait que vous allez travailler pendant vos études.

Au-delà de ces quelques règles de bon sens, il est souhaitable de se rendre sur place un temps suffisant pour entreprendre une recherche active et défendre son dossier vis-à-vis des propriétaires potentiels ou des agences.